Caractériser la maladie
Billet dédié à Claudine que je remercie pour sa précieuse contribution et dont je salue la ténacité.
Le « burnout« … il y a ceux qui le vivent et ceux qui en vivent ! Le « burnout » à but lucratif a encore de beaux jours devant lui…
J’imagine que c’est dans un souci d’objectivité que la commission chargée de faire la lumière sur le « burnout » a auditionné les associations d’usagers mais aussi les acteurs très médiatisés que nous faisons vivre bien malgré nous (la vidéo se trouve sur ce lien).
Mais l’ignorance se niche aussi au sein d’organisations à but non lucratif, servant parfois de « caution légitimité » aux acteurs précités, qui n’hésitent pas à douter de la nécessité de caractériser la maladie. Posture incompréhensible à nos yeux ! Explications…
Caractériser la maladie pour…
Permettre un diagnostic médical précoce et éviter que cette maladie réactionnelle et professionnelle ne gagne du terrain.
Donner aux médecins une grille de repérage diagnostique leur permettant de mettre un nom sur la maladie, de prescrire une prise en charge optimale et de donner un pronostic.
Former les médecins et sortir les malades de la psychiatrisation dans laquelle on veut les enfermer.
Former aussi les médecins du travail afin que le travailleur malade soit écouté, orienté et conseillé au mieux.
Former les médecins conseils et éviter des situations aussi ubuesques qu’anxiogènes auxquelles sont confrontés de nombreux patients-adhérents qui ont droit à ce genre de répliques… florilège :
« La CPAM ne connaît pas le »burn-out », c’est un terme anglais ».
« Le harcèlement moral, c’est un terme juridique. La CPAM n’a rien prévu à ce sujet ».
« Si vous voulez chercher du travail, ça veut dire que vous êtes guérie ».
« Si vous ne pouvez pas travailler, il faut demander l’inaptitude, puis vous inscrire au chômage ».
On est bien au-delà de la double peine ! Après avoir été confronté à la malveillance professionnelle, il faut se justifier sans cesse et prouver à la face du monde que oui, nous sommes malades, que oui, nous voulons nous en sortir, même si notre corps n’est pas toujours d’accord.
Il faut bien comprendre que l’épuisement du « burnout » est une fatigue particulière qui nécessite un long repos, en fonction du stade de la maladie car le « burnout » est évolutif.
La plupart des « soignants » qui accompagnent les malades ne connaissent pas notre pathologie. En tête de liste, les psychologues et médecins psychiatres qui oscillent entre « vous devriez vous bouger, sortir » et « vous ne redeviendrez plus ce que vous étiez, il faut vous y faire », sans parler des prescriptions abusives de psychotropes qui ne font qu’aggraver les symptômes.
Alors, oui, nous militons pour la reconnaissance du « burnout » par la médecine, pour que le « burnout » deviennent l’affaire des médecins, des soignants et non des cabinets privés qui non seulement ne représentent pas les malades mais les stigmatisent. Leurs thèses ne font que jeter le doute sur les malades pour mieux les enfermer dans la catégories « maladies psychiques ».
Il me semble que la plus douteuse est la théorie du surengagement qui vient de refaire surface de manière bien opportuniste.
Pour nos nouveaux lecteurs, et si ces évocations sont confuses, n’hésitez pas à écouter attentivement cette vidéo ou à relire ces billets : Lobby or not lobby, Dommages et préjudices
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Auteur : Léa Riposa
Publié le 3 septembre 2016.