Vers une reconnaissance du burnout
Une fois n’est pas coutume, notre blog va opérer une pause estivale. À l’exception de la publication des témoignages par nos adhérents, la publication reprendra à la rentrée de septembre.
Rassurez-vous, il ne s’agit pas de congés, bien au contraire, l’AFBO va participer à un certain nombre de groupes de travail visant à la reconnaissance du burnout en maladie/professionnelle.
Dès fin 2014, nous avons alerté Madame Marisol Touraine ( AFBO-Lettre MTouraine-31 12 14 ) sur les conséquences du « flou » qui règne sur la maladie « burnout » dont sont victimes de très nombreux travailleurs.
Mission ministérielle
Le 7 juillet prochain, 12 députés vont auditionner un certain nombre d’acteurs (dont l’AFBO) pour mieux comprendre le « burnout », dresser un état des lieux et faire des propositions pour une meilleure prise en charge.
Nous allons bien entendu participer et faire entendre la voix des malades. Néanmoins, je reste prudente quant à l’issue de ces travaux, car comment faire évoluer la prise en charge d’une maladie qu’il est difficile de diagnostiquer ? Comment mesurer l’ampleur du soi-disant phénomène alors que l’incertitude persiste quant à l’identification ?
Non respect du contrat de travail
Ce matin encore, j’ai découvert un article dont le titre laisse présager une analyse sur l’origine du stress au travail et du « burnout ». En vérité, nulle question de « burnout » mais l’interview d’un sociologue qui évoque sa thèse sur l’évolution du monde du travail et sur l’impact des nouvelles technologies, analyse intéressante mais une fois encore, on passe à côté du sujet.
À mon poste d’observation, je constate ce qui a déjà été établi par de nombreux chercheurs dans le monde : les travailleurs en état de « burnout » exercent des postes à responsabilité, n’avaient aucun antécédents médicaux avant la maladie.
En revanche, au cœur de cette maladie professionnelle, il y a un le non-respect du contrat de travail. Ce n’est pas la charge de travail qui est à l’origine de la maladie, ni les nouvelles technologies. Alors quoi ?
C’est simple, les travailleurs en état de « burnout » (processus de dégradation de l’état de santé) ont été exposés à un stress professionnel de longue durée, sans période de récupération. Cette réalité recouvre des des actes qui s’apparentent à des délits : non respect des horaires stipulés au contrat de travail, non-respect de la fiche de fonction, harcèlement moral…
Je regrette que la presse préfère déverser un flot d’articles laissant entendre que le « burnout » n’est qu’un concept flou (!).
Une réalité médicale
Pour les médecins avec lesquels j’ai pu m’entretenir, derrière ce qu’on appelle le « burnout », il y a une critériologie qui permet d’identité et de mesurer cet épuisement hors normes. Surtout, elle permet de comprendre ces symptômes que nous avons en commun et qui restent un mystère pour des médecins (médecins généralistes, médecins du travail) dans la mesure où ils n’ont pas été formés. Une grille de repérage diagnostique permettrait un dépistage précoce et une prise en charge adaptée.
Dès cet été, nous aurons l’occasion de partager nos connaissances avec les instances compétentes, un grand espoir pour les malades. Je ne peux pas tout dire mais je le ferai le moment venu, dans cet espace ou sur la page https://asso-franceburnout.fr/notre-actualite/.
Ce que je peux vous dire, c’est que ces travaux inaugurent une ère nouvelle : le « burnout » sera désormais déconnecté des risques psychosociaux et (enfin) considéré par la médecine. Une avancée, quand on sait que cette discipline, sans définition juridique, confond allègrement les causes et les conséquences.
D’ici la rentrée, portez-vous bien et n’hésitez pas à nous soutenir :
– par une adhésion ou un don sur Hello Asso,
– ou sur notre site,
– en témoignant (contact@afbo.fr),
– en nous suivant sur Twitter (@AssoBurnOut).
Merci à tous pour votre soutien et vos témoignages.
Auteur : Léa Riposa
Publié le 3 juillet 2016.